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La fête de l'Inconnue...
UN MOMENT D'ETERNITE...
Aucune des dix familles qui "revendiquent" le corps de l'Inconnue du Rhône n'a jugé bon de recourir au test ADN pour éclaircir éventuellement son identité. Cela pour des raisons pratiques, financières mais plus encore pour conserver le mystère et permettre, à plus de familles dont les disparus n'ont jamais été retrouvés, d'avoir un endroit pour se recueillir.
Du même coup, une centaine de personnes ont participé le premier dimanche de juin à la fête sur la Colline Ardente. "Un moment d'éternité" devait noter une dame de St-Pierre-de-Clages,
résumant l'émotion générale et la ferveur qui se dégagèrent de cette journée.
Cela surtout... grâce au Père Nicolas Buttet qui assura messe et sermon, au choeur des armaillis dirigé par Michel Corpateau et aux Amis de Farinet qui ont su donner à la manifestation le sens sacré et amical qu'elle méritait.

NUITS-ST-GEORGES A SAILLON
Une quinzaine de maires de communes de France, avec épouses et accompagnants, soit une trentaine de personnes au total, venant principalement de la célèbre région viticole de Nuits-St-Georges, en Côte d'Or, va se rendre à
Saillon le samedi 12 mai 2012 à 17 h.
pour faire le Sentier des Vitraux et travailler la Vigne à Farinet. Le groupe voyage, chaque année, dans le monde entier à la recherche de lieux insolites liés à la vigne et au vin. Les responsables ont décidé, via internet, de
connaître ce sentier viticole et médiéval consacré aux "valeurs humaines et au rêve", en emboîtant le pas d'un marginal venu déranger ce pays. Ils deviendront "saisonniers du Dalaï Lama", l'espace d'un après-midi de printemps... en souvenir de Barrault et de l'abbé Pierre.
Le groupe quitte à pied la Place Farinet à 16 h. pour gagner le domaine aux trois ceps en tambour et trompette. Des gens de ce pays, autorités et vignerons, leur parleront du Valais, à la Colline Ardente, en mariant dôle et fendant aux célèbres Nuits-St-Georges.

Pour partir du bon pied dans la nouvelle année, il faut avoir de quoi…

Quand j'entrouvre la porte de la descente à la cave, qu'une légère et délicate odeur de fumée de hêtre et de sapin, mâtinée de genévrier s'abandonne à l'espace, ça me rappelle que la fin de l'année est là. Il a fallu sacrifier à mes dieux lares et les honorer d'un annuel et magique sacrifice coutumier. Rien de banal à ce rite, tout est dans la tradition.

Au potager, lors de la cueillette du dernier chou de l'année dans la neige et le gel, un infime panache d'éther bleuté, fugitif à mes narines, me transperce le cerveau. Je sais que cette année touche à son terme car au fumoir, la sciure "bourronne" gentiment, caressant jambons et saucisses, lards et jambonneaux. Irrésistiblement envoûté par la cheminée sur le toit déchirant ses fumées en festons aux allures d'ectoplasmes , je hume les senteurs de ces charcuteries parfumées par les condiments du jardin et les épices d'origines lointaines. Les pièces de viande se pressent l'une contre l'autre au fumoir sans se toucher et prennent des teintes de vieilles pipes d'écume de mer.

Hier, le Ruf, Francis et moi nous y avons encore pendu deux épaules entières. Il y avait tout juste la place; on n'aurait pas pu y glisser un saucisson de plus, même un mince.

Cette œuvre accomplie, on a tendance à s'assoupir au coin du feu, bercé par le sentiment du travail bien fait. Quelques mèches de fumée se frayent un chemin aérien par la cheminée et le fourneau à bois de la cuisine; ça me rappelle à mes devoirs. Pourtant, il n'y a plus qu'à attendre que ces viandes "se bonnent", tandis que les pièces de bœuf prennent l'air au râtelier de la cave et sèchent lentement. On pourra entamer vers la fin février après avoir dégusté les jambonneaux bien cuits sur un teuflet tout rempli de choucroute au vin blanc.

Pour une année de plus, le miracle s'accomplit. Ces recettes de boucherie patiemment mises au point par nos ancêtres, affinées et transmises de génération en génération avec l'opiniâtreté des gens dont l'avenir vital en dépendait sont de pures merveilles. Si de nos jours, les repas ne sont plus soumis à ces pratiques car la conservation des aliments a largement bénéficié des progrès des sciences, un engouement certain prend maintenant les gens pour tout ce qui est naturel: charcuteries de campagnes, lait, beurre et fromages d'alpages, les légumes anciens cultivés au jardin, etc… Un vrai retour vers la nature et ses produits.

Certes, on n'en est plus à sacrifier le goret d'un maître coup de couteau dans la gorge devant la porte de la cave alors qu'il ouine à ameuter tout le quartier, à fouetter le sang qui coule à gros bouillons, à rouler le bestiau dans la paille enflammée, le racler et le "botser sur le trabetset". Pas de vidage, de nettoyage de boyau, pas de dernier coup de lampe à souder pour griller les dernières soies, c'est tout du pur bonheur! Malgré ces facilités, les traditions se maintiennent, même si on ne fait plus que le "joli" et que le gros du boulot est laissé aux bouchers.

On fait boucherie pour le plaisir de se retrouver entre vieux amis, partager quelques verres et racontant les dernières, tout en répandant le sel et les épices sur cette belle viande. Avec l'expérience, il y a moins de soucis et le résultat doit obligatoirement se partager, sinon…

Pour franchir le nouvel an, il faut avoir de quoi! Oh! Pas des entassées de pièces d'or mais assez de bonnes choses pour réjouir la famille et les amis lors des visites. Jambon cru, lard sec, viande sèche, un morceau de fromage que fait mon ami Henri à l'Au de Malève, une belle truite du Stockalper fumée, quelques châtaignes conservées dans un petit tonneau rempli d'eau, des pommes de terre du jardin et un pain de seigle tout fendu dans la mie qu'il faut retremper et repasser au four. Pour faire glisser le tout, le clair de quelques bouteilles "de sorte" à la cave devrait y pourvoir. C'est ça "avoir de quoi". Si en plus, on a "brondé" des noix et des noisettes, "un paire" de beurrées grises au poirier du voisin lors d'une nuit sans lune et pour couronner le tout, comme mise en bouche, quelques tranches fines de gigot de chamois séché, braconné sous la Tête du Géant, c'est toute la vie du Val d'Illier sur la table et le bon dieu en pantalon de velours qui vous descend dans l'estomac.

Amis, je vous souhaite une heureuse nouvelle année et si vous passez dans le coin, pensez qu'on a de quoi et en tout temps.

L'unique gloire de cette existence est le partage. Sic transit gloria mundi.


27 décembre 2010 Michel Bréganti

Conte de Noël
Elle a retrouvé l'usage de ses jambes après un choc
Le plus beau conte de Noël, c'est Monique qui l'a écrit! La moitié de sa vie, cette Hollandaise l'a passée dans sa chaise roulante. Paraplégique à 13 ans suite à une opération qui a mal tourné, elle s'est transformée en sportive de pointe, double médaillée d'argent à vélo à mains aux Jeux paralympiques de Pékin.

L'objectif fixé, c'était l'or aux Jeux de Londres en 2012. La handicapée passait 30 heures par semaine à l'entraînement lorsque le miracle s'est produit. Percutée par une autre chaise roulante, elle a subi un choc qui a lentement débloqué sa colonne vertébrale. Plus exactement, c'est son cerveau qui a refait marcher ses jambes.

Se tenir debout, c'est un sentiment incroyable pour la sportive: «C'est très agréable de pouvoir regarder les gens dans les yeux quand je marche avec eux dans la rue.» Elle renoncera facilement aux Jeux paralympiques de Londres. Son rêve, c'est de courir un marathon.

Il est parti bien loin, mais il est toujours arrivé à bon port. Du début à la fin, la musique l'a accompagné dans son périple, à la fois manne nourrissante et muse apaisante, servant de thérapie à l'âme. Il est revenu de la guerre, grand traumatisé, muni de l'exigence d'une loyauté complète, aveugle presque, celle qui jaillit au coeur du combat entre la vie et la mort avec les camarades. Il était possédé aussi d'un grand besoin de transcendance, symbolisé universellement par l'oiseau qui prend son essor. Il ne restait plus qu'un pas, alors, de l'humble créature de Dieu à la fière création de l'homme, pour vouloir conquérir à son tour l'avion et le ciel bleu. En apparence, il était l'homme pratique, aiguisant ses "moyens du bord" pour arriver à ses fins. Mais à la fin du voyage, il s'est replié petit à petit sur l'étrange rôle d'un observateur de plus en plus éloigné. L'acuité du regard restait constante, c'est la nature du tableau qui a changé. Devant ses yeux, c'est nous qui avons évolué. Jusqu'où nous a t-il suivis? Comme nous avons eu chacun une relation unique avec lui, la réponse sera forcément individuelle. Pour ma part, je sais que j'ai pu remplir un de ses rêves les plus chers en m'établissant en Amérique, et la harpe était toujours un de ses instruments préférés. Retrouvons tous ce qui nous a unis intimement à lui, ainsi il survivra en nous, dans la douceur du souvenir. Dominique, Livermore, le 7 septembre 2009

LICHTENBUSCH, DU PARADIES,
WARUM ICH DICH DENN VERLIESS,
MUSS ICH DAUERND MICH JETZT FRAGEN,
SCHWER HAB' ICH DARAN ZU TRAGEN.

IN DIE FREMDE MUSST'ICH GEHEN,
VIELE PRÜFUNGEN BESTEH’N,
UND DAS HEIMWEH KAM GEFLOGEN,
SEIT ICH VON HIER WEGGEZOGEN.

VIEL ZU JUNG, ICH WAR ERST 17,
MUSSTE ICH NACH RUSSLAND GEH'N,
WIE SO VIELE ANDERE KNABEN,
DIE SIE AUCH GESCHUNDEN HABEN.

VIELE KAMEN NIE ZURÜCK,
HATTEN NICHT DASSELBE GLÜCK.
MANCHE HATTEN SCHWERE WUNDEN
LEIB UND SEELE WAR’N GESCHUNDEN.

LICHTENBUSCH, DAS PARADIES,
SIE DANN DOCH GENESEN LIESS.
JETZT ZÄHLT MAN SIE ZU DEN ALTEN,
AUCH WENN SIE NOCH GUT ERHALTEN.

WAS EIN GLÜCK, FÜR DIE NOCH LEBEN,
UND ZUM FESTE EINEN HEBEN.
AUCH NOCH FÜR DIE AND’REN KLASSEN,
DIE DER TOD NICHT HEIMGELASSEN.
FERN' VON HIER, SIND SIE BEGRABEN
DOCH IM HERZEN WIR SIE HABEN.!

UNSER HERR DER LASS'ES WALTEN,
UNS NOCH ETWAS ZU ERHALTEN !
GEBE ER UNS DOCH DAS GLÜCK,
UNS ZU FINDEN MAL ZURÜCK !
NACH LICHTENBUSCH, DEM PARADIES,
DAS ICH SCHON ZU FRÜH VERLIESS.

ALLE LICHTENBUSCHER SOLLEN LEBEN
DREIMAL HOCH, DAS HERZ SOLL BEBEN,
DENN SIE HATTEN NUN MAL EBEN,
ETWAS MEHR NOCH ALS DIE AND'REN,
DIE ERST JETZT NACH HIER EINWAND'REN.
SIE WAREN GEBOREN IM PARADIES
DAS GOTT SELBST IHNEN ÜBERLIESS.


GESCHRIEBEN AUS ANLASS
AN DAS KLASSENTREFFEN 1923 - 33
AM 19.10.1991 IN LICHTENBUSCH "AUF DER HEIDE" von HANS PIANA 31.12.1991
KLASSENTREFFEN

AUF DER HEIDE

19.10.1991

NONO

Joyeux anniversaire !
4 x 20 printemps qu’il faudra maintenant faire suivre de 4 x 20 étés…

L'homme arrive novice à chaque âge de sa vie. Chamfort
(donc encore plein de choses à apprendre…)

Comme vous aimez bien le vin, en voici une autre :
Il faut s'efforcer d'être jeune comme un beaujolais et de vieillir comme un bourgogne. Robert Sabatier


Quand on parle de ou quand je pense à « Nono », voici ce qui me vient à l’esprit :

Une volonté d’aller de l’avant, d’avancer, d’avancer encore, d’avancer toujours …
Surtout ne pas s’arrêter, ne pas se laisser aller, ne pas s’endormir, ne pas tomber.
A l’instar de ce qu’Albert Einstein écrivait : La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre. Basique peut-être mais tellement vrai.

Et tellement vrai pour Nono en particulier qui se doit, qui se veut de rester en mouvement perpétuel – absolument – et à 5 niveaux :

Rester en mouvement perpétuel au niveau professionnel
· Avec cette approche de pionnier, s’identifiant à toutes les nouvelles tendances et opportunités - nombreuses - que les voitures à Berlin, les listes de mariage, les cheminées, les vitrages, les briques, les éoliennes et le photovoltaïque pour nommer les dernières…
· Avec le souci constant d’innover, de persévérer, de bien faire, de toujours apporter une plus value
· Avec une force inhabituelle pour surmonter les difficultés de chaque parcours, découvrant à chaque fois un nouveau défi, un nouvel horizon, une nouvelle route, une nouvelle ligne droite et un nouvel objectif pour bondir et rebondir
· Pierre Claude Nivelle de La Chaussée disait déjà en 1710: D'âge en âge on ne fait que changer de folie.

Rester en mouvement perpétuel au niveau cérébral

· Avec cette instruction politique et économique pointue, cette curiosité spirituelle, ce goût des analyses intellectuelles, cette passion pour les enjeux environnementaux et sociétaux… On n'est jamais trop âgé pour s'instruire écrivait Benjamin Franklin

· Avec une mise en garde permanente des « inventions toxiques » de tout type (lait, sucre, pain blanc, café, poudre à lessiver, pollution, nazisme, …) Une démarche toute à son honneur et certainement dans l’esprit d’Henri Broch qui a écrit ceci : Le droit au rêve a pour pendant le devoir de vigilance.


Rester en mouvement perpétuel au niveau musical
· Virtuose et enseignant de piano, en s’inspirant sans doute de Nietzsche qui disait : Sans la musique, la vie serait une erreur ou de Ludwig van Beethoven qui disait : La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie.


Rester en mouvement perpétuel au niveau sportif
· Que ce soit le Taekwondo, la marche (20 à 40 kms chaque semaine), les marathons jusqu’il y a peu, ou les 20 kms de Bruxelles - dont je me souviendrai toute ma vie !!…)
· Infatigable et tenace, au risque de trop infliger à son propre corps, le défiant constamment et dangereusement, parfois peut-être de manière têtu.
· Mais à chacun son capital vitalité, fougue, énergie et enthousiasme.
Abordé sous l’angle émotionnel, Jacques-Bénigne Bossuet dirait : Il y a toujours quelque chose en nous que l'âge ne mûrit pas
Abordé sous l’angle rationnel, on peut citer sans faire d’erreur la maxime bien connue de Juvénal : Mens sana in corpore sano

Rester en mouvement perpétuel au niveau parental ou pèrental
· Reconquérir – parfois maladroitement - mais toujours avec passion, le cœur de ses enfants et de ses proches au prix d’un parcours du combattant et d’une course contre le temps…
· S’inspirant (peut-être sur le tard) - mais vaut mieux tard que jamais - de Denis Lord qui écrivit ceci: Un père n'est pas celui qui donne la vie, ce serait trop facile, un père c'est celui qui donne l'amour.
· Madeleine Ferron va encore plus loin quand elle dit: L'âge, en nous libérant de nos passions égocentriques, nous rend disponibles, plus aptes à redécouvrir les êtres qu'on a aimés.
· Et je laisse la citation finale à Oscar Wilde dans ce domaine : Les enfants commencent par aimer leurs parents ; devenus grands, ils les jugent ; quelquefois, ils leur pardonnent.


Pour terminer, voici 2 citations qui je l’espère seront source d’inspiration pour les années à venir :


Tout âge porte ses fruits, il faut savoir les cueillir. Raymond Radiguet

Il ne faut pas avoir peur du bonheur. C'est seulement un bon moment à passer. Romain Gary

Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré que la "victoire brillante" de M. Obama soulevait "un immense espoir". "En vous choisissant, c´est le choix du changement, de l´ouverture et de l´optimisme qu´a fait le peuple américain", écrit-il dans une lettre au président élu américain.
De son côté, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a déclaré que le moment était venu "d´un engagement renouvelé entre l´Europe et les Etats-Unis d´Amérique".
La chancelière allemande Angela Merkel a félicité Barack Obama pour sa victoire "historique", affirmant dans un communiqué son attachement au partenariat avec les Etats-Unis. Le ministre allemand des affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a lui parlé de choix pour "le changement".
Le président chinois Hu Jintao a félicité M. Obama et a déclaré vouloir élever les relations entre la Chine et les Etats-Unis à "un nouveau niveau", évoquant une "nouvelle période historique".
Le premier ministre japonais Taro Aso a félicité Barack Obama et a promis de renforcer les relations avec les Etats-Unis, principal allié du Japon.
Le Proche-Orient se réjouit
Les relations entre Israël et les Etats-Unis sont promises à "un bel avenir" après la victoire de Barack Obama, a déclaré à l´AFP le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères Yigal Palmor.
Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a lui aussi félicité M. Obama et l´a appelé à "accélérer les efforts déployés en vue de parvenir à la paix" au Proche-Orient, a déclaré à l´AFP son porte-parole, Nabil Abou Roudeina.
Quant au mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, il a appelé M. Obama à "tirer la leçon des erreurs" des précédentes administrations, et "notamment celle de (George W.) Bush", envers le monde arabo-musulman.
L´Irak réservé
Le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a pour sa part réagi avec réserve. "Nous respectons le choix des Américains", a-t-il déclaré. "Nous ne pensons pas qu´il y aura un brusque changement politique, et il n´y aura pas un désengagement rapide américain d´Irak, car une affaire importante se joue ici", a-t-il dit.
M. Obama a annoncé pendant sa campagne qu´il entendait retirer la plus grande partie des troupes américaines d´Irak seize mois après son entrée en fonctions.
Au Kenya, pays dont le père du président élu américain était originaire, le président Mwai Kibaki a décrété jeudi journée fériée "afin de permettre aux Kényans de célébrer l´exploit historique" de Barack Obama. "La victoire du sénateur Obama est la victoire de notre pays, en raison de ses racines, ici au Kenya", a déclaré M. Kibaki.
Kogelo, le village de la grand-mère paternelle de Barack Obama dans l´ouest du Kenya, a accueilli dans la liesse l´élection du sénateur de l´Illinois.
"L´Afrique, aujourd´hui, est fière de vos résultats, et attend avec intérêt de fructueuses relations de travail", a pour sa part déclaré le président sud-africain Kgalema Motlanthe.
Le président mexicain Felipe Calderon a félicité Barack Obama de "son triomphe". M. Calderon a confiance en "l´émergence d´une nouvelle étape de progrès dans la relation entre les deux pays", selon un communiqué de la présidence mexicaine.
La Colombie, premier allié des Etats-Unis en Amérique latine, félicite M. Obama et lui "réitère sa disposition à continuer à travailler sur des thèmes communs", a annoncé le ministère colombien des affaires étrangères.
Berne salue le choix Obama
Côté suisse, le président de la Confédération a qualifié l´élection de Barack Obama de "choix de l´avenir". En élisant un président noir et un vice-président catholique, "l´Amérique a montré qu´elle était capable d´ouvrir de nouvelles frontières", a-t-il déclaré.
La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey se réjouit pour sa part du "changement de méthode" qui va être insauré à la Maison Blanche.

MOT D’ACCUEIL POUR CALMY-REY…
Bonjour à tous, à vous surtout Madame la Conseillère fédérale.
Lorsqu’il était au sommet de sa gloire, au printemps 1880, Farinet, 35 ans, criait dans ce décor : JE N’AI PLUS QU’UN SEUL ENNUI: BERNE FAIT LA MÊME MONNAIE QUE MOI !
Vous allez tenter aujourd’hui, chère Madame, de nous faire oublier cet ennui. Merci. Ce n’est plus Saillon, c’est… Canossa… On la croyait chez Ben Laden, Blocher ou à Infrarouge… c’est pire. La voici… chez Farinet.
En effet, deux événements marquent l’actualité mondiale en ce vendredi, veille du treize : le pape chez Sarkozy, Micheline chez Farinet.
Qu’on soit au clair tout de suite : ce n’est pas la Conseillère fédérale, encore moins la Bernoise ou la Genevoise, qu’on reçoit ici aujourd’hui mais bien la Valaisanne, de souche vigneronne certainement, celle qui sent bon le terroir, l’ouverture, la versanne.
Certains s’étonneront une fois de plus de voir la ministre des affaire étrangères perdre son temps à vendanger un cep, pour comble un cep de rouge au pays du fendant noir. Il faudra une fois de plus qu’on leur explique que c’est la Vigne de la Paix de l’abbé Pierre, du Dalaï Lama, Béjart, Zidane, Renaud, Ferré, Birkin ou Petre Roman, ministre lui aussi, celui qui sauta le mur de Berlin pour venir ici. Il va falloir qu’on leur explique, une fois de plus, l’importance dans une vie d’une parcelle de rêve, d’une brindille d’humanitaire, d’amour d’un coin de terre, d’inutile, de gratuit, de panache pour mieux narguer le profit, le rentable, et tant de vains palabres dans toutes les capitales.
Hier Bogota, Téhéran… aujourd’hui Saillon… presque Kaboul.
Rassurez-vous chère Micheline ce n’est pas la porte-parole des Farc, ou la femme taliban qui va vous saluer officiellement mais la présidente d’un village éternel comme vous… Mme Alba Mesot. C’est la Rouge et la Noire une fois encore…
Pascal Thurre, Saillon le 12 septembre 2008 à 15h00.

Dans l’antre de la Fondation Gianadda à Martigny au milieu des trésors de l’Egypte, Madeleine Carruzzo nous offre une belle prestation dans le concerto pour violon alto et orchestre du compositeur Hongrois Bela Bartok.

L’orchestre du Conservatoire de Sion, dirigé avec élégance par Richard Métrailler fût à son avantage dans une belle ambiance, mélangeant enfants, parents et amis conquis.

Tellement conquis, que l’enthousiasme de tous ces jeunes avec la complicité de leur chef nous ont offert deux beaux "bis" avec cette « Marche Egyptienne » Op. 335 de Johann Strauss.

« La petite sœur de FARINET »
Il y a 30 ans… le 1er juin 2008
« LA FEMME SANS VISAGE »
_ Dimanche 1 juin 2008, 30 ans qu’elle fut découverte dans le fleuve par deux pêcheurs à hauteur de Saillon. On l’appela «L’Inconnue du Rhône ». C’est un mythe. Sans cesse des passants viennent fleurir sa tombe. Des dizaines de familles ayant perdu mystérieusement un être cher « s’accrochent » à ce coin de terre. Meurtre, déprime, accident… MYSTERE TOTAL pour l’instant.
_ Chaque année, une cérémonie rappelle son souvenir. Jamais le président du Grand Conseil n’a manqué cette journée Cette année, M. Paul-André Roux, « Paulan de Grimisuat » nous a dit qu’il serait là.
_ Cinq familles actuellement « revendiquent » le corps jamais identifié. Malgré l’insistance d’une famille française, toutes ont refusé le recours à l’ADN… pour sauver le mystère.
_ De nombreux artistes, metteurs en scène, poètes ont célébré « L’Inconnue du Rhône » : Jack Rollan, Jo Perrier, Jean-Marc Bagnoud, José Marka, Léo Devanthéry, Jacques de Torrenté, Catherine Sumi, Josef Molnar, les sœurs Campion, musiciens divers etc. Film avec la championne de natation dans le fleuve.
_ En 50 ans plus de 70 corps ont été tirés du Rhône, deux seuls n’ont jamais été identifiés. Tous deux sont enterrés à Saillon. L’équipe du Canard Enchaîné sur place et bien des journaux.
_ Un restaurateur alémanique a payé un monument de plusieurs milliers de frs pour l’Inconnue. On dit qu’il la connaissait mais il refuse d’en parler et veut garder l’anonymat. Granit rose de 12 tonnes.
_ Paris a longtemps célébré L’Inconnue de la Seine avec Guillaume Apollinaire, Jacques Prévert, Louis Aragon, Paul Eluard etc, laquelle « n’aurait jamais existé… » dit la presse.
_ L’abbé Pierre, Tibor Varga, Gilbert Bécaud, Léo Ferré, Pierre Perret et 30 présidents du parlement valaisan sont venus fleurir la tombe de l’Inconnue du Rhône. Une année les pilotes des glaciers et les champions suisses de parapente et delta ont lancé plus de 10.000 pétales de roses dans le fleuve en sa mémoire.

Dimanche 1er juin 2008 près de la Vigne du Dalai Lama: cérémonie du souvenir avec messe, concert avec le chœur d’Ayent, soupe de l’abbé Pierre. Complainte créée par Jack Rollan dont texte est à votre disposition.
Renseignements : campiana@netplus.ch et 079 759 80 93

Création sur Farinet
Enseignante au Centre professionnel à Sion, Manuela Thurre, la fille de notre ami Pascal, est artiste à ses heures.
Si elle est assez discrète chez Farinet on dit qu’elle attend sa revanche – elle vient de réaliser une carte originale sur Saillon dans sa série « Mes tableaux noirs »… une carte en couleurs forcément. Tout y est : la vigne du hors-la-loi, sa passerelle, la tour, le sentier des vitraux, les sources thermales, la colombe etc. Une sympathique réalisation dans un chatoiement de couleurs. Voici les coordonnées de Manuela :
Manuela Thurre - Passages des Aubépines 11 - 1950 Sion
mail: miros@bluemail.ch.

Editorial

Marchez donc sur les mains !

Il semble maintenant tout à fait opportun de savoir marcher sur les mains car ce sera le seul moyen de voir dans le bon sens notre monde qui divague la tête à l’envers. Et oui ! Quand on veut tout régenter sur cette planète de fous, il y a gros à parier que les catastrophes se pointent à l’horizon et pire, elles sont là.

Monde de cinglés dans lequel les banquiers jouent les milliards comme si c’était les jetons d’une roulette pour gosses et les immeubles au jeu du Monopoly. Idem pour les politiques qui bradent leurs pays et dirigent aveuglément ceux qui produisent notre nourriture confondant l’agriculture avec un jeu d’échec dans lequel ils ne savent jouer qu’avec les pions. Pareil pour le tourisme avec ses brassages de population. Des foules par millions se déplacent pour pas grand chose en dilapidant le pétrole et les ressources naturelles ; les gens de plaine à la montagne et les gens de montagne à la plaine, les continentaux sur les îles et les insulaires sur les continents.

Tout ce gâchis « se paie sur la bête » et la bête c’est nous. Notre capital survie est sérieusement entamé.

Cette pagaille a aussi une répercussion sur le gibier et la chasse. Depuis l’entrée en vigueur des paiements directs aux agriculteurs et les contingentements « volontaires » des surfaces cultivables, des jachères électives pour la faune et la flore ont été aménagées. Les chasseurs atterrés de voir disparaître lièvres, perdrix et faisans ont poussé des « Ouf ! » de soulagement. En outre, nombre d’entre eux se sont attelés à la tâche pour replanter des haies vives et choisir avec les agriculteurs des mélanges de graines pour implanter des jachères favorables au gibier. A signaler en outre, le travail des chercheurs dans les services de vulgarisation agricole qui ont déterminé les espèces végétales propices à la biodiversité animale.

Or, à cause de la nouvelle crise pétrolière, les précédentes n’ayant pas suffit à tirer de conséquentes leçons, la recherche acharnée d’énergie a provoqué la disparition de bon nombre de jachères au profit de cultures destinées à la production de biocarburant. Une question intéressante se pose : « Combien d’hectares de colza faudra-t-il cultiver pour le vol Genève - New-York d’un gros transporteur? J’appelle ce colza du « Béton vert », comme le maïs ou la betterave si la surface dépasse 2 à 3 hectares. Sous cette pseudo-verdure, il ne vit plus rien à cause des pesticides, ni plantes adventices, ni gibier, ni autres bestioles. Merci aux défenseurs de la biodiversité !

Du point de vue humain, c’est encore plus désastreux. L’euphémisme « les pays en voie de développement » est maintenant trivial. Non content de forcer ces populations à produire des fruits et légumes pour notre consommation hors saison, le prix du blé et du maïs explose à cause des biocarburants entraînant l’augmentation de coût des autres produits vivriers essentiels pour leur survie.

Vous ne vous étiez pas aperçu que le monde est sans dessus dessous ? Il faut impérativement se rendre à l’évidence : comme toute espèce l’homme crée sa propre destruction.

Quand je pense à tout cela, je monte dans mon coin de nature préféré. La contemplation de ce lieu et de ses hôtes apaise mon tourment mais jamais pour longtemps.

Alors pour le reste, fiers nemrods, marchons sur les mains !

Michel Bréganti

BERTRAND PICCARD
Président
Né le 1er mars 1958 à Lausanne (Suisse), marié, père de trois enfants
Docteur en médecine, spécialisé en psychiatrie et psychothérapie de l’adulte et de l’enfant
Enseignant et superviseur à la Société Médicale Suisse d’Hypnose
Professeur honoraire de l’Université Francisco Maroquin de Guatemala
Docteur ès Sciences et ès Lettres honoris causa Pionnier du Vol Libre et de l’ULM en Europe ; champion d’Europe de voltige en aile Delta
Vainqueur de la première course transatlantique en ballon (Chrysler Challenge, 1992)
Commandant de bord du Breitling Orbiter 3, ballon du premier tour du monde sans escale
Président de la Fondation humanitaire Winds of Hope destinée à utiliser les retombées médiatiques et financières du tour du monde en ballon pour lutter contre des souffrances oubliées touchant principalement les enfants.
Ambassadeur itinérant des Nations Unies (FNUAP)
Décorations officielles : Légion d’Honneur (Chevalier) ; Ordre Olympique ; Médaille de Jeunesse et Sports (grade d’officier)
Plus hautes distinctions de la Fédération Aéronautique Internationale, de la National Geographic Society, de l’Explorers Club et de nombreuses autres associations aéronautiques, scientifiques et sportives
Conférencier (plusieurs centaines de conférences publiques et privées depuis 1992)
Initiateur du projet «Solar Impulse», un tour du monde en avion solaire dans le but de promouvoir le développement durable.
Auteur de : « Quand le vent souffle dans le sens de ton chemin » (épuisé, 1993) « Une Trace dans le Ciel » (Edition Favre, 2005) « Le Tour du Monde en 20 Jours » (Robert Laffont, 1999, best seller)

L’homme libre
Farinet le bien-aimé, le héros innocenté, est aussi un homme libre. Plus encore que comme un malfaiteur ou un personnage célèbre, il apparaît dans la presse comme un homme éternellement fugitif, toujours insaisissable. Le Bulletin officiel nous montre aussi un Farinet toujours «fugitif », ou « détenu fugitif », « sans domicile connu » et qui ne se rend jamais aux citations à comparaître de la justice.
Farinet est libre de toutes contraintes :
— libre des contraintes matérielles, grâce à l’argent (dont il n’est, du reste pas l’esclave, puisqu’il se montre capable de générosité et que, d’après le Confédéré, il n’est pas un
« voleur »), il se déplace sans cesse d’un point à l’autre ;
— libre des contraintes physiques, il est jeune, beau et fort, toujours armé, audacieux, extrêmement habile, il est capable de rester cinq jours sans nourriture, il grimpe « plus vite qu’un chamois » ;
— libre des contraintes sociales, sans famille, sans domicile, étranger de plus, venant d’ailleurs, n’étant nulle part, insaisissable, sans devoirs civiques, militaires ou politiques, repris de justice, il n’est pas un citoyen ordinaire, il est un homme à part ;
— libre des contraintes morales, il n’obéit ni à la police, ni au gouvernement, ni aux lois, il tire sur les gendarmes, et, dans un pays aux mœurs austères, il se permet de séduire les femmes ;
— libre des contraintes religieuses, on l’imagine mal sous les traits d’un « ultramontain valaisan », comme le prétend certain journal vaudois. Dans les poches de Farinet, on a trouvé de l’or, mais certainement pas un chapelet. On le voit mal, assistant dévôtement à la messe, et l’image donnée (par l’Ami du peuple du 22 février 1880) de Farinet passant sur la grand-route vers Ecône devient, aujourd’hui, amusante…
— libre des contraintes humaines enfin, il échappe en quelque sorte à la mort, puisqu’il est, vivant déjà, reconnu comme un personnage légendaire, donc, en un certain sens, immortel.
Il est très significatif de voir dans quel bestiaire, dans quelle imagerie animalière le place la presse : « oiseau » , « loup », « aigle », « chamois », « bête fauve », « pie », « cerf aux abois », « chamois », « aigle ». Nul n’aurait l’idée de le comparer à un âne ou à un bœuf. Non. Hors la loi, il est animal sauvage, et libre : loup, chamois, cerf, oiseau, pie (et il est vrai qu’il a, comme la pie voleuse, de l’or plein les poches), aigle, il s’envole, il s’échappe encore et toujours.
Avant même que la littérature et le cinéma ne s’emparent du personnage, Farinet était déjà un personnage proche d’un héros de tragédie ou d’épopée.
Nous ne savons pas si Farinet était conscient ou non de jouer ce rôle, la presse ne le dit pas. Mais, conscient ou non de son image, Farinet, traqué dans les hauteurs solitaires de son dernier refuge, atteint une dimension tragique incontestable. A la fois criminel et innocent (ou innocenté), il inspire en même temps la crainte et la pitié. Etre hors du commun, caractère indomptable, mû par un amour passionné de la liberté, comme les héros de tragédie, Farinet touche à la démesure. Et sa faute, impardonnable dans le monde tragique, est de mépriser le sort commun et d’oser regarder plus haut ; dès lors, il devait se débattre, seul, contre la vengeance du destin. Et le malheur vient lui conférer une sorte de prestige, de noblesse, de beauté tragique.
Lorsqu’on lit, dans l’Art de commenter une tragédie, la description que fait le professeur François Germain d’une situation tragique type, on croit voir Farinet traqué dans son nid d’aigle :
« Imaginons une chasse à l’homme où un individu se trouve cerné par des poursuivants ; toutes les issues sont gardées et les poursuivants ont le temps d’attendre ; l’homme est sûr d’être tué. Ce malheur occupe en quelque sorte tout l’espace et tout le temps, il est inévitable. La victime a d’ailleurs tout le temps de le prévoir, et cette conscience angoissée est justement le plus sûr élément du tragique. »
On pourra objecter que Farinet n’était pas en péril de mort et qu’il n’avait qu’à se rendre à la gendarmerie. Mais Farinet condamné à la prison et au bannissement, Farinet privé de liberté, aurait-il encore été Farinet ?
Dès lors, ne se trouvait-il pas dans l’alternative ou d’essayer de fuir et de risquer la mort, ou de se rendre aux gendarmes et de perdre la liberté, ce qui aurait été une autre sorte de mort ?
Pour Nietzsche, le tragique est dans le fait qu’un personnage se trouve dans une situation telle qu’il doit choisir entre deux actes qui s’excluent, mais dont chacun est marqué d’un coefficient d’absolu. Vivre sans la liberté ? Ou mourir, libre ?
L’auteur de la complainte semble avoir été sensible à cet aspect de dilemme tragique de la fin de Farinet lorsqu’il écrit : «II vaut bien mieux mourir que d’être galérien. »
Finalement, que Farinet soit mort en tombant dans les rochers ou tué par une balle des gendarmes, est-ce vraiment la question la plus importante ? Le plus important n’est-il pas de voir Farinet se comporter comme un vrai héros de tragédie, en refusant de se rendre et en mourant libre ?
II nous semble que la presse, en nous donnant de Farinet l’image d’un bandit bien-aimé, d’un héros innocenté, d’un homme libre, fournit des composantes suffisantes à l’élaboration d’un personnage de légende.
Cependant, cela ne permet probablement pas de dire que la légende de Farinet est l’œuvre de la fabulation de la presse, même si la presse radicale surtout a fait de Farinet une sorte de héros (et parfois aussi de héraut) .
En écrivant que Farinet est « devenu par son habileté et son audace un personnage légendaire » et en le plaçant dans un Panthéon à côté d’autres héros comme Samson, Fualdès et Mandrin, autre bandit bien-aimé, la presse ne constate, sans doute, qu’un état de fait existant, à savoir que Farinet, déjà de son vivant, était considéré comme un personnage fabuleux. Car il est probable que la presse, avant d’être émettrice, était une antenne réceptrice d’une certaine sensibilité.
Si la presse est révélatrice d’un mentalité, osons ici risquer une hypothèse : supposons que les contemporains de Farinet (ou du moins certains d’entre eux) voyaient la même image que la presse, c’est-à-dire un bandit bien-aimé, un héros innocenté parce que moins coupable que d’autres, un homme libre. Dès lors, leur était-il si difficile de faire de Farinet un être de légende ?
Ce Farinet, qui accomplit des exploits dépassant la nature ordinaire et relevant presque du prodige (il échappe toujours aux gendarmes et à la loi, il est plus agile qu’un chamois, il reste cinq jours sans nourriture aucune, il meurt sans accepter de se rendre) ne pouvait-il pas être situé par l’imagination populaire au-dessus du commun des mortels, à la hauteur des héros d’épopée ?
Ce Farinet, héros innocenté, sans cesse poursuivi alors que d’autres restent libres, ne pouvait-il pas cristalliser sur sa personne un certain sentiment de mécontentement, de révolte contre les inégalités économiques, sociales ou politiques, ressenties comme une injustice par le petit peuple extrêmement pauvre du Valais et qui n’avait guère la capacité et la possibilité de s’exprimer ?
Ce Farinet, personnage séduisant et peu ordinaire, qui nargue à la fois l’argent, le pouvoir et la morale, ne pouvait-il pas satisfaire un certain rêve d’une autre existence chez ce petit peuple absorbé par les soucis quotidiens et monotones d’une existence de misère ?
Satisfaire enfin un certain appétit de grandiose et son orgueil national dans cet homme admis, aimé et protégé, car Farinet, l’homme fier, libre et indépendant, n’incarne-t-il pas un peu, bien qu’étranger, les qualités attribuées couramment à la race des montagnes valaisannes ?
De là à faire de Farinet un symbole de la liberté, la distance n’était sans doute pas infranchissable, puisque certains ont vu dans l’insaisissable faux-monnayeur un héraut de la liberté.
Ramuz a aimé ce personnage. Sans doute aurait-il aussi été aimé de Stendhal, de Mérimée, de Gide, de Malraux, de Camus, de Montherlant, ou de Sartre. Car on peut dire que l’image de Farinet répond non seulement à la sensibilité valaisanne d’une époque, mais qu’elle peut être située aussi dans tout un courant héroïque de la littérature.
Pour conclure, on peut dire qu’à défaut de nous découvrir le vrai visage d’un homme (en réalité, Joseph-Samuel Farinet, fidèle à lui-même, nous échappe ici, une fois de plus), la presse contemporaine nous permet cependant une approche de la mentalité politique valaisanne de ce temps, et une approche de la naissance de l’image légendaire de Farinet.

« Ce texte est tiré du bulletin annuel des ANNALES VALAISANNES de 1980, l’auteure, Madame Danielle ALLET-ZWISSIG permet avec son aimable gentillesse de reproduire un extrait, de L’affaire Farinet dans la presse valaisanne contemporaine (1870-1881) »

Les Amis de Farinet, février 2008.

HANS ERNI
MAILLON FORT DES AMIS DE FARINET
« Je crée donc je suis… »
Hans Erni et son épouse Dons ont invité les Amis de Farinet au Musée Voltaire à Genève pour fêter à ses côtés… ses 99 ans. Plusieurs des nôtres dont Willy Trepp, ici sur la photo, et Jean-Claude Campion étaient présents. Depuis le départ de l’abbé Pierre et de Maurice Béjart, Erni est l’un des géants de Farinet encore vivant. Il est venu plusieurs fois sur la Colline et à la Passerelle. Il a peint sur des tonneaux de Saillon et surtout hissé sur les paroies qui dominent les gorges où Farinet est décédé la Colombe de la Paix, la seule de son œuvre qui tienne une grappe de raisin dans son bec. Le plus grand artiste suisse de ce temps a créé deux Farinet, l’un dans le style des bergers valaisans et l’autre dans le style des dieux grecs. (notre photo à venir).

Erni a évoqué à Genève la possibilité offerte à chacun de créer pour survivre. C’est là le secret de sa longévité. « Je crée donc je vis, donc Je suis » semble être sa devise. Erni vient encore d’illustrer un ouvrage sur Rousseau, à son âge. Il a promis de fêter en 2009 ses cent ans sur la Vigne à Farinet. Que Dieu l’entende… s’il n’est pas sourd.

FULLY, SON VIGNOBLE
Suivi de FARINET A FULLY
De Joseph RODUIT - 1981
EXTRAIT du chapitre « DE LA MONTAGNE A LA MER », le Rhône se raconte au fil de son histoire. Page 125, Farinet est passé par là pour y laisser son ADN (« Le connu du Rhône »).
« … J’ai vu quand Farinet, le faux-monnayeur. A traversé mes eaux à la nage pour échapper à la police qui le poursuivait dans la plaine de Saxon. Le gendarme qui l’attendait sur le pont de Saillon n’avait rien remarqué. Ce n’était pas moi qui allait trahir Farinet ! … »
Un cri d’amour d’un grand sauvage qui fût tant libre avant d’être dompté dans ce Valais de caractère.
Chapitre « FARINET A FULLY », Page 77 à 81, raconté par Joseph Roduit.
« … Je pense qu’il est intéressant pour le lecteur de mieux connaître l’histoire de Farinet à Fully ; la voici, narrée brièvement.
Joseph-Samuel Farinet, le faux-monnayeur valdotain, est né le mardi 17 juin 1845 à 5 heures, au village de Bosses, commune de St. Rémy. Le même jour à 9 heures il fut baptisé par M. le vicaire Grivon, en l’absence de M. l’abbé Joseph-Augustin Bore, curé de la paroisse de St. Léonard, séparée de celle de St. Rémy dès 1821.
Quel sera l’avenir du nouveau né ? Ni son père, ni sa mère ne pouvaient le prévoir. Une chose est certaine cependant. S’ils avaient été fortunés la vie de Joseph-Samuel aurait été tout autre. Hélas, ce n’était pas le cas.
La pauvreté n’est pas un vice, bien sûr, mais elle est parfois la cause de révolte chez certains individus. Joseph-Samuel ne put supporter les conditions de vie précaire imposée à ses parents à qui les peines, la fatigue et les privations étaient le lot journalier. Il n’a pas voulu rester pauvre toute sa vie. Pourquoi serait-ce toujours les mêmes à posséder et à jouir ? Pourquoi n’aurait-il pas, aussi bien que d’autres, le droit de fabriquer de la monnaie ?
Audacieux, intelligent et habile, il imagina et dessina les instruments nécessaires pour frapper des pièces de 20 centimes. Il les fit fabriquer à un artisan d’Aoste.
Après avoir fait un certain nombre de fausses pièces il les mit en circulation. Traqué par la police, il fut arrêté quelque temps plus tard. Il fit de la prison à Aoste, Turin, Annecy ; mais chaque fois, il s’évada et récidiva. Dès lors, pour échapper à la police, il dut souvent se déplacer. Nous ne le suivrons pas dans toutes ses aventures ; ce qui nous intéresse le plus c’est son séjour à Fully.
Après avoir fabriqué de la fausse monnaie à Bagnes, où il arriva vers la mi-août 1869. Il se déplaça à Martigny-Bourg. Selon le jugement du Tribunal correctionnel du district de Martigny, du 5 juillet 1871, Farinet et ses complices Louis Luisier et François Frachebourg ont fabriqué pour 8'132 francs de pièces de 20 centimes. Arrêté, jugé et condamné à quatre ans de prison, Farinet s’évada de la prison de Sion le 9 juillet 1872, après une année et quatre jours d’incarcération.
C’est ici que commence l’histoire de Farinet à Fully. A plusieurs reprises, nos ancêtres nous ont parlé de son séjour chez nous : mais tout était vague et imprécis. Le livre de M. l’abbé Tharcisse Crettol « Farinet l’inconnu » mentionne son passage à Fully mais sans autre commentaire. Par contre, le livre d’André Donnet, « Farinet devant la justice valaisanne’’ consacre 71 pages au stationnement du faux-monnayeur dans notre commune.
Evadé du pénitencier de Sion le 9 juillet 1872, comme déjà indiqué avec la complicité de Pierre-Joseph Vérolet, Farinet arriva à Châtaignier quelques jours plus tard accompagné d’un Carron de Turin, près de Sion, où il avait changé de vêtements. Il resta une semaine chez Vérolet, puis fut conduit de nuit chez son beau-frère Maurice-Joseph Grange à Tassonnières. Là, d’entente avec le propriétaire, il démolit un mur pour faire un escalier secret afin de pouvoir échapper à la police en cas de perquisition.
Farinet désirait fabriquer à nouveau de la monnaie. Il promit à Maurice Grange de lui payer ses dettes s’il l’aidait. Celui-ci le conseilla d’aller s installer dans la « Grotte des Fäyes » au-dessus du Mayen Loton.
Farinet fit fabriquer de nouveaux instruments chez Louis Dentan mécanicien à Vevey, qui les envoya en gare de Saxon. Maurice Grange et Vérolet aidèrent Farinet à transporter ses instruments dans la Grotte des Fäyes où il « travailla » pendant environ quatre mois. Craignant d’être repéré par la police, Farinet voulut changer d’endroit. Gabriel Roduit le conseilla d’aller s’installer chez son frère Charles à Rodoz. Tous les déplacements se faisaient de nui t.
Quand la police est arrivée à la Grotte des Fäyes pour l’arrêter, Farinet était à Rodau ; et quand elle arriva à Rodau il était chez Gabriel Roduit à Châtaignier. Les gendarmes perquisitionnèrent à Châtaignier ; Farinet était à Tassony chez Antoine Plan où, de nouveau traqué par la police il risqua de se faire prendre. Il lui échappa de justesse en s’élançant de toutes ses forces vers les vignes en aval, au risque de s’empaler sur un échalas. On ne le vit plus à Fully. Quelques jours plus tard, il avait passé la frontière vers le Châtelard.
Les complices fulliérains de Farinet furent arrêtés dans le courant des mois de février et mars 1873. Cités à comparaître devant le tribunal de Martigny, présidé par Louis Gros, ils furent jugés le 10 juin 1873. Malgré trois sommations au bulletin officiel, Farinet ne se présenta pas, et pour cause ; il fut jugé par contumace. Voici les peines encourues, sans compter les jours de préventive faites auparavant :
Joseph-Samuel Farinet, cinq ans de réclusion,
Pierre-Joseph Vérolet, deux ans de réclusion,
Gabriel Roduit, deux mois et demi de prison,
Les sept autres coaccusés : Charles Roduit, Jean-Symphorien Bender,
Frédéric Cajeux, Maurice-Joseph Grange, Pierre Léger, sa femme née Marie Vérolet et leur fils Maurice, un mois et demi de prison.
En comparant la gravité des peines encourues, on remarquera que Pierre-Joseph Vérolet et Gabriel Roduit ont participé plus activement que les autres à la fabrication de la fausse monnaie. Vérolet avait en outre aidé Farinet à s’évader.
Pour combien Farinet fabriquait-il de pièces de 20 centimes par jour ? A cette question, posée par le président du Tribunal, Gabriel Roduit répondit : de 50 à 60 francs.
Farinet est resté environ six mois à Fully. Si on suppose qu’il a « travaillé » pendant une centaine de jours avec un rendement journalier de 50 à 60 francs, cela lui aurait rapporté entre 5'000 et 6'000 francs ; mais ceci n’est qu’une hypothèse, le montant exact n’est pas connu.
Il ne faut pas s’étonner si les complices de Farinet voyaient en lui un sauveur ; car, mis à part Gabriel Roduit qui était commis militaire, tous les autres étaient aussi pauvres que le Valdotain pendant sa jeunesse. A la question posée par le président du Tribunal : Avez-vous quelque chose à déclarer pour votre défense ? Tous ont répondu qu’ils ont été entraînés dans cette malheureuse affaire par leur pauvreté et par les promesses que leur à faites Farinet.
Comparées aux punitions imposées aux escrocs modernes, qui en une nuit volent des millions, les peines infligées aux complices de Farinet furent très sévères. Cependant, les autorités d’alors, comme celles d’aujourd’hui, avaient le devoir de faire respecter les lois. … »
Joseph Roduit - 1981

LE SENTIER DE L’ESSENTIEL

En 2008, plus encore que dans le passé, LE SENTIER DES VITRAUX a connu l’amitié, la rencontre, la marche vers l’Essentiel. C’est ce qui restera de plus fort dans l’aventure Farinet. Le personnage historique passera. Le personnage légendaire et culturel, cher à Barrault, Ramuz, Honegger et tant d’autres, s’estompera. Le personnage initiatique, mythique, source de réflexion et d’épanouissement ne fera que grandir.
Pourquoi Farinet ? Parce qu’il est marginal et que c’est « la marge qui tient le livre » selon le mot de Léo Ferré, l’un des premiers à répondre à notre appel. « Parce que j’ai bâti toute mon œuvre, dans 150 pays, avec des cabossés de la vie, des hors-la-loi, et que personne n’est bon à rien » crie l’abbé Pierre. « Parce qu’on verra les putains nous devancer dans le Royaume » ajoute Matthieu au chapitre 21 de son évangile. « Parce que Farinet est de Saillon tout simplement, qu’il est pour nous prétexte à l’amitié et au rêve… » lancent ses amis.
On a vu en 2008, plus encore que dans le passé, des écoles, des entreprises, des paroisses, des sociétés, des groupes d’amis assoiffés « d’autre chose », venir discuter ici des valeurs capables de tirer l’Homme vers le haut.
Voici quelques unes des réflexions qui cette année ont animé le Sentier. Qu’en pensez-vous ?

Tous roulés dans la farine.

Les médias n’ont jamais autant parlé de l’énergie qu’actuellement avec tous les débordements que l’on connaît. Quant à comprendre et répercuter la réalité que cela comporte, il y a un gouffre infranchissable entre ce que l’on peu lire, voire ou entendre et la réalité.

Je ne jette pas la pierre à mes confrères qui doivent traiter ces sujets souvent sans avoir les connaissances nécessaires. Effectivement, un jour, le reporter écrit un article sur le pain, le lendemain il doit discourir sur les techniques culturales des tomates hors-sol, le surlendemain sur les centrales nucléaires, etc. Comment voulez-vous qu’il contrôle toutes les informations nécessaires pour rédiger son texte, d’autant plus qu’il n’est ni boulanger, ni ingénieur agronome et encore moins physicien nucléaire.

Or actuellement, on assiste à un matraquage en règle tous azimuts sur les énergies renouvelables. Grande mode ce « renouvelable » avec ses carburants théoriquement bio, ces énergies éolienne, géothermique, solaire, etc ! Tout le monde en parle sans savoir vraiment de quoi il retourne et nous nous faisons rouler dans la farine.

Or, il faut savoir que toute transformation d’énergie à un coût écologique. Il en faut beaucoup pour produire ce bioéthanol par exemple et le bilan est à peine positif : 10 à 20 % de gain seulement. Car l’énergie est déjà nécessaire au tracteur agricole, pour les semences, pour les produits de traitement, pour conditionner la récolte et enfin pour la transformer chimiquement en liquide à mettre dans le réservoir. On assiste déjà maintenant à vertigineuse montée des prix des produits agricoles qui peuvent être la source de ces carburants.

Le bilan écologique est encore plus désastreux car la biodiversité si chère aux écologistes est directement menacée par l’augmentation des surfaces cultivables de plaine au détriment des bosquets, des haies, guérets et bocages. Ces cultures sont du « béton vert » car elles n’abritent ni faune ni flore et les sols qui les portent se dégradent très rapidement.

La physique à cet égard répond très exactement à cette tricherie monstre : le deuxième principe de la thermodynamique, une contrainte à la production d’énergie absolument incontournable. Cet énoncé pouvant écorcher des oreilles innocentes en voici donc une explication simple : « quand on veut faire du travail il faut consommer de l’énergie et en outre il y a des pertes importantes ». En exemple : vous mettez de l’essence dans votre voiture, elle peut vous transporter mais vous perdez la chaleur du moteur qu’il faut disperser dans l’atmosphère. Ce bilan est donc toujours négatif.

En conclusion, une fois de plus nos ancêtres avaient de nouveau raison en utilisant le « moteur à crottin » c’est-à-dire la traction animale. Le cheval ou le mulet transforme directement l’énergie issue des végétaux qu’il ingurgite sans passer par les producteurs de pétrole ou d’électricité. Les déchets sont immédiatement recyclés sur place et servent à élaborer la nourriture future de ce brave animal.

Je vais donc acheter un mulet, le mettre en pension chez un de mes amis agriculteur et l’utiliser pour aller à la chasse, à la pêche, aux champignons, etc. et pourquoi pas en ville pour faire les emplettes.

Une nouvelle vie : plus d’impôt sur les véhicules, les crises pétrolières oubliées, plus de problèmes mécaniques, de service et de panne, de place de parcage, etc… On peut allonger la liste et la dérouler sur un bon bout.

Et « Oh ! Joie suprême ! », mon mulet ne sera pas soumis aux diverses interdiction de circuler en montagne pendant la chasse. Ainsi, les empêcheurs de « chasser en rond » seront eux aussi roulés dans la farine.

Michel Bréganti.



Editorial paru dans Chasse-Nature, numéro d’août 2007.

Monsieur Bernard Quiquerez : guérisseur


Amies téléspectatrices et amis téléspectateurs, bonjour. On se retrouve pour aujourd’hui rencontrer, Bernard Quiquerez. Un Jurassien pure souche, émigré actuellement dans le canton de Fribourg et qui a la chance, ou plutôt les gens qui font appel à lui, ont la chance de vivre des guérisons parfois surprenantes.
Bernard, vous allez un petit peu nous raconter votre parcours. Où est-ce que cela a commencé, à Grandfontaine, je crois ?
Tout d’abord bonjour, bonjour à tous. Cela a commencé durant mon enfance, oui. J’ai toujours voulu, c’était mon vœu, aider les autres et au fur et à mesure que la vie tourne, je suis tombé sur une personne qui faisait le secret du sang. Qui arrêtait les hémorragies, et ça m’a vraiment très intéressé, attiré et je suis allé chez cette personne. Je lui ai dit : « J’aimerais vraiment connaître comment vous faites ? ». Il m’a donné le secret pour les hémorragies qui est quelque chose de courant, qui est connu.
Et à partir de là, j’ai travaillé pendant des années et de fil en aiguille, les gens en discutent de bouche à oreilles et là, la demande était importante. Après, je ressentais qu’il y avait un besoin d’aller plus profond. J’ai voulu connaître, savoir faire d’autre chose.

D’accord, toujours par rapport à des gens ou gens et bétail, les deux ?
C’était surtout les gens à ce moment-là.

Les gens à ce moment-là.
Et là, j’ai découvert que j’avais des possibilités de faire d’autre chose. Donc, je ne parle pas de tous les secrets courants, mais je suis vraiment spécialisé pour préparer les gens qui doivent rentrer à l’hôpital pour une intervention chirurgicale. Trois jours avant, ils doivent m’appeler et là je les prépare. Ils sont beaucoup beaucoup plus détendus, ce qui permet aux médecins de travailler beaucoup plus décontractés. Le patient se réveille plus calme et la guérison est beaucoup plus rapide. On l’a prouvé.

Donc là, vous avez eu des exemples qui attestent du bienfait d’une telle préparation. Ils sont nombreux, je crois.
Tout à fait, oui. Et j’ai aussi travaillé en collaboration avec des médecins.

Qui n’ont pas hésité à faire appel à vous, notamment le vétérinaire cantonal, si je ne me trompe pas.
Par exemple oui. Cela, c’est pour le bétail.

Pour le bétail. Vous voulez peut-être raconter l’anecdote ?
Oui. Le vétérinaire cantonal m’a appelé plusieurs fois. Une fois, il m’a téléphoné à trois heures du matin environ et il m’a dit : « J’ai une bête qui saigne, qui saigne. Elle est accrochée à une veine importante à la tétine et je dois la saigner si ça ne joue pas. Est-ce que vous pouvez faire quelque chose ? ».
Alors, j’ai travaillé sur la bête. Quelques minutes après, le vétérinaire cantonal m’a expliqué lui-même qu’il a vu qu’il y avait une petite veine qui se refaisait, un petit voile blanc tout autour de la veine qui empêchait déjà de couler et le sang qui circulait. Il était très étonné, mais c’était une opération réussie.

Il vous a d’ailleurs remercié. On a l’attestation là. Vous nous disiez tout à l’heure, en préparant cette émission, qu’on a tous en nous une force finalement, même absent. Vous nous donniez l’exemple de gens qui se sont adressés à vous, où vous avez été réveillé en pleine nuit, vous étiez en train de dormir et l’on faisait appel à vous pour des facteurs de maladie. Donc, on a tous un don et l’on est capable de le développer selon vous.
Tout à fait. Je crois que chaque être humain a des dons qu’il ne connaît pas et si il ne les connaît pas, souvent il ne les développe pas, souvent il ne cherche pas à développer. Moi, j’ai été attiré par ça et j’ai développé cela. Je savais, je sentais que ma force augmentait. Pour en revenir à ce que vous disiez tout à l’heure, la personne qui me contacte régulièrement, si j’ose dire, pour des maladies autres, après je lui donne la possibilité de puiser mon énergie directement chez moi. Même sans passer par le téléphone.

Oui.
Au cas où elle n’arriverait pas à m’appeler ou n’importe, après elle fait ce que je lui dis. En me parlant, en me demandant, elle peut recevoir parce que j’ai une certaine réserve qui est à la disposition de tout ce monde.

Donc, est-ce que l’on pourrait à ce moment-là parler d’autosuggestion, c’est-à-dire le fait de formuler son problème en s’adressant à vous, est-ce que cela peut automatiquement, pas automatiquement, peut-être pas, mais est-ce que cela va de toute façon aider la personne qui vous appelle ?
Tout à fait. Cela, on a fait l’expérience plusieurs fois déjà.

Il est important, vous me le disiez aussi, d’apprivoiser sa maladie c’est-à-dire d’accepter que la maladie soit dans notre corps.
Tout à fait. La maladie, on en a tous, on a tous des cancers, on le sait, on a tous des maladies. Alors ce que je dis toujours : « Acceptez votre maladie, elle est là. Il ne faut pas la rejeter, il ne faut pas être agressif contre la maladie parce que c’est négatif ». C’est comme un deuxième être qui est en vous et si vous luttez contre, si vous êtes agressif contre, elle va le devenir aussi, agressive, la maladie. Elle va se défendre. C’est pour cela qu’il faut lui parler. Il faut simplement lui dire : « Écoute, je sais que tu es là. Ma foi, on va faire avec, mais s’il te plaît, pense à moi », plutôt que de l’agresser. Et ça, je vous assure que ça aide énormément.

Donc il y a déjà un premier pas, c’est l’acceptation, si je vous entends bien.
Déjà.

Une chose qui m’a frappé aussi, c’est votre rôle d’intermédiaire. Donc vous demandez comme vous le disiez en Haut, on dira comme cela…
Tout à fait.

Histoire de ne pas froisser les cultures et les croyances de chacun et vous, vous faites l’intermédiaire entre le Haut, je dirais, et le commun des mortels que nous sommes.
Voilà, tout à fait. Je suis un intermédiaire. Je demande et je distribue. Donc, vraiment un intermédiaire.

Cela nécessite quand même une grosse dose d’énergie, je suppose.
Oui. Bien sûr qu’au départ, on y va gentiment. Après, cela devient toujours de plus en plus important. Déjà parce qu’il y a déjà toujours plus de demandes et l’on a ce besoin aussi de le faire. Cela devient un enrichissement personnel aussi d’arriver à aider les gens de cette manière. Mais cela demande aussi beaucoup d’énergie, bien entendu. Mais on récupère très vite.

Mais il arrive quand même quelques fois où vous avez la sensation de ne pas pouvoir amener ou apporter ce que l’on vous demande, parce que vous êtes vidé. Enfin, vous n’avez plus de jus, on pourra dire.
Voilà. On peut le dire aussi comme cela. C’est vrai que des fois quand il y a beaucoup de demandes, on peut avoir des petites pannes, plus de peine. Alors, on se repose et l’on reprend le lendemain.

Si je comprends bien, je vais être un petit peu polémique, je tiens à le dire, c’est finalement en distribuant du bienfait et de l’amour qu’on parvient à une guérison dans le cas précis ou en tout cas à une amélioration. Si l’on partait du contrepoint, est-ce que cela voudrait dire que si on distribue de la haine, on pourrait péjorer la maladie ?
Ah oui.

Est-ce que cela va dans les deux sens ?
De toute façon, c’est logique. La haine n’amène que la haine et ça sent mauvais. Tandis que la charité, ça sent le parfum de la rose.

Et d’autres fleurs. Il y a quelque chose qui me frappe aussi, c’est que par rapport à ce que vous nous avez amené, les appels sont essentiellement, il y a quand même des appels de villes, mais viennent plutôt de régions rurales. Est-ce qu’il y a une tradition là ? On sait qu’il y a une tradition rurale, on frictionne les vaches, quand elles vont vêler, avec je ne sais plus quoi, mais… ça reviendra. Il y a une aide. Il y a toute une culture du secret. Est-ce que cela joue un rôle, le fait que vous soyez en campagne puisque vous êtes à Villars-sur-Glâne ?
Je ne pense pas. Je vous dirais le contraire par exemple. J’ai des appels, même de l’étranger. J’ai eu des appels de l’Italie, du Brésil, d’Amérique. Enfin d’un peu tous les pays. Des gens qui ont appris par une personne qui habite ici que je faisais ça. L’autre jour, on m’a appelé pour le Brésil et ça fonctionne.

Cela fonctionne ?
Cela fonctionne la même chose. Il n’y a pas de distance. Comme pour une hémorragie, si quelqu’un se saigne à New-York, que je travaille dessus, il n’y a pas de distance. Cela ira aussi vite que s’il habite à côté de chez moi.

Comme disait notre rédacteur en chef, Jean-Pierre Lambert, il y a une forme de télépathie ?
Tout à fait oui, une forme de télépathie.

En tout cas, un fil qu’on ne voit pas.
Voilà. Un fil communicatif et c’est branché. Cela se branche.

Est-ce que l’on peut lier ça au champ magnétique ? On sait que tout être humain a un champ magnétique, donc aux ondes qu’on va répercuter envers les autres ?
Oui aussi.

Cela veut dire que quelqu’un qui est bien dans sa peau, automatiquement, peut faire que du bien aux autres ?
Voilà et quand on fait du bien, on reçoit du bien.

Donc, c’est automatiquement un enrichissement.
Ah oui. On se sent beaucoup mieux.

Plus fort aussi.
Moi, je vois quand j’ai une période plus calme où il y a moins de demandes, il me manque quelque chose.

Il y a comme un vide.
Oui. Il me manque quelque chose. Je me dis mais c’est plus calme, c’est bizarre.

Il vous manque, si je peux le formuler, il vous manque la joie de donner finalement.
Oui, c’est ça ! Cette envie de donner, toujours.

Est-ce que vous avez parmi les gens que vous avez aidés un cas comme cela qui vous revient sans citer de nom bien sûr, qui vous a frappé ?
J’en ai beaucoup. Je vous dirais beaucoup de cas. Mais j’en ai un, il y a déjà quelques années, qui m’a choqué parce que je me posais la question : « Est-ce que cela était possible et pourquoi moi parce que l’on se pose toujours la question, pourquoi moi et pas les autres ? » Cette personne avait été hospitalisée et elle a fait une infection générale. Il saignait aussi de partout, infection générale. Il avait doublé de volume et il est parti dans le coma. Il a dû être transféré dans un hôpital plus important et là… Je ne l’ai jamais vue, cette personne, mais sa femme avait appelé, elle avait su mon numéro par quelqu’un d’autre et chaque fois qu’elle allait la voir, elle devait m’appeler avant et je lui disais ce qu’elle devait lui dire. Et la personne en question est ressortie du coma quand je lui ai dit, à un moment donné : « Maintenant, tu peux te réveiller » et c’était vraiment quelque chose d’extraordinaire, incroyable pour moi et pour la personne en question.
Alors, il m’a invité un dimanche avec ma famille quand il est rentré de l’hôpital et il m’a serré la main et m’a dit : « Salut Bernard, cette fois je sais que c’était cette fois-là ». Il m’a dit : « J’ai reconnu ta voix ».

Alors que c’était sa femme qui lui disait…
Voilà. Pendant qu’il était dans le coma.

Il a été prouvé que les gens qui étaient dans le coma conservent quand même l’audition.
Tout à fait, on le dit.

C’est ce que l’on dit, oui.
Ce n’est pas certain, mais c’est une confirmation ce que j’ai vécu-là avec cette personne puisqu’il a dit qu’il reconnaissait ma voix, mais moi, je ne lui ai jamais parlé à lui directement. C’était par son épouse. Mais c’était les phrases qui étaient dites qui ont vraiment fait de l’effet et bien sûr je travaillais à la maison pour lui.

Quand vous dites : « Je travaillais à la maison ». Le travail en question, est-ce que vous pouvez nous dévoiler quelques petites facettes ?
Oui. Je fais déjà une prière et je dialogue. C’est ça, on dit le secret… Il n’y a pas de secret en réalité. On fait une prière, on part de pensées très profondes. On arrive à joindre la personne. Moi, je pars. Je suis sur un petit nuage. Si quelqu’un m’a dit qu’il avait mal à l’œil gauche, je vais contre l’œil gauche.

D’accord.
Et je pense très fort et je dis ce que je souhaite, la guérison, etc.

C’est une demande quelque part.
C’est une demande, oui. Et moi, je fais appel par ma prière en Haut et je distribue cette force. Je dis : « Maintenant, allez aider les gens à guérir ».

Ce qui veut dire, j’avais vu une fois une femme qui était condamnée par rapport à un cancer. On lui donnait à peu près un mois et elle a décidé qu’elle vivrait, qu’elle arrêtait tout ce qui était chimiothérapie et compagnie, est-ce que ça signifie qu’on a en nous la force finalement de s’auto-guérir je dirais, ou par la persuasion ou l’optimisme ?
Tout à fait. Cela ne veut pas dire qu’on a plus droit à ces chimios ou autres, il est bien entendu. Cela dépend du degré de la maladie. Mais beaucoup, beaucoup de maladies, on peut se guérir par soi-même, par la volonté. Déjà à y croire à cette maladie. Elle est là et être gentil avec. Je vous l’ai dit.

L’apprivoiser quelque part.
L’apprivoiser. Je l’ai, tu es avec moi maintenant. On va faire la vie ensemble et tu vas rester tranquille, correcte. On la ménage.

C’est un élément étranger, mais présent finalement.
Mais oui, tout à fait. Il est là.

Bernard, en tant qu’automobiliste, je suppose que vous avez déjà assisté à un ou des accidents.
Bien sûr.

Dans ces moments-là, votre réaction?
Comme tout le monde. En roulant, on voit des accidents. Il est bien entendu. Alors, cela m’est arrivé. Je me suis arrêté, mais discrètement. Je suis allé demander qu’on me donne le prénom de la personne qui était blessée et à partir de là, j’ai pu travailler sur elle, parce que je travaille toujours avec le prénom de la personne. Et là, j’ai pu faire mon travail parce que je n’ose pas m’approcher tout près, parce que si je vois du sang, je verse. Je suis vraiment très mauvais de ce côté-là… Et j’aime le boudin pourtant, mais pas le sang.

Il est caillé là.
C’est différent.

Vous disiez que l’on pouvait vous contacter par téléphone, donc il n’y a pas de connotations religieuses si l’on fait appel à vous. On ne doit pas vous dire, je suis musulman, je suis bouddhiste ou quoi que ce soit.
Pas du tout, pas du tout. L’aide que je demande, je la demande à Dieu. Il y en a qu’un, de Dieu, sur cette terre.

Donc, on peut dire que c’est votre foi qui vous soutient.
Tout à fait, tout à fait.

Je pars dans la foi là pour la conclusion finalement. Votre message, si l’on pouvait le résumer, c’est : « Avoir foi en soi ».
Foi en soi.

Comment est-ce que vous pourriez formuler les choses ou passer un message par exemple à quelqu’un qui a des problèmes de santé ?
La première chose, c’est comme je vous l’ai dit, il faut avoir foi en soi. Il faut croire en soi. Il faut accepter sa maladie et il faut lui parler, à sa maladie, comme je l’ai dit tout à l’heure. Il faut lui parler, ça devient un copain. Il est avec vous. Il peut être plus agressif ou pas, alors il faut lui parler. Il faut lui parler gentiment et lui demander de se retirer gentiment de votre corps.

Mais surtout y croire. Cela ne doit pas être de la surface.
Y croire, tout à fait. Il faut y croire. Quand on a une maladie et qu’on nous le prouve, on est obligé de croire qu’on a la maladie. Alors, il faut croire en soi et croire qu’on est capable peut-être de chasser cette maladie.

D’accord.
Mais il faut le faire gentiment.

Bien. Bernard Quiquerez, j’espère que nos téléspectateurs auront bien compris le message et tiendront compte de vos conseils lors de situations difficiles ou pénibles et je vous remercie beaucoup de votre témoignage et de votre présence.
Merci à vous et bonne chance à tous.

Merci et bonne chance à tous aussi.


Interview réalisée par Alain Sunier
Texte retranscrit par Françoise Berthod